Dans cette édition de poche de juin 1967 sont réunies quelques uns des plus beaux strips des Peanuts dessinés par Charles M. SCHULZ entre 1955 et 1957. Je vous rappelle que les tout premiers strips mettant en scène Charlie Brown, Shermy, puis Lucy, Shroeder et Snoppy datent de 1950-1951.
Par conséquent, la ligne a beau être nette, le trait n'est pas encore affirmé. Linus n'a pas encore l'aspect qu'on lui connaît, et Patty n'est carrément pas encore devenue Peppermint Patty : c'est simplement une petite fille bien coiffée, habillée d'une robe écossaise et d'un joli noeud dans les cheveux. Elle n'est pas encore "grunge" avant l'heure, elle ne s'endort pas en cours, elle ne se démarque pas vraiment de Lucy.
Le personnage que j'affectionne, c'est Shermy. Un petit garçon qui ressemble physiquement à celui que j'ai été. C'est le tout premier "maître" de Snoopy, ce que peu de lecteurs savent. On ne verra pas très souvent ni très longtemps Shermy. Un autre personnage prend beaucoup de place dans ces quelques pages, c'est "Pig Pen", le petit gars qui traîne toujours dans la poussière et dans la boue. Il n'a pas eu de réelle postérité parmi les Peanuts, peut-être parce que ce à quoi il est associé fait étrangement penser au discours de l'époque sur les Noirs : il est paresseux, sa peau n'est jamais blanche, il a le nez écrasé et le cheveu crépu, les filles discutent de sa prédétermination à traîner dans les flaques de boue, son surnom le compare à un animal, et non à un vrai "petit d'homme"... ... gênant, n'est-il pas ?
Plus tard, pourtant, on retrouvera l'espièglerie de Pig Pen chez Sally Brown. Contrairement à ce que laisse sous-entendre son nom à elle, c'est une petite fille blonde et bien blanche, aux valeurs bourgeoises : la petite sœur de Charlie.
Bref, bref. Voyez comme les Peanuts m'ont empêché, encore une fois, d'écrire un billet léger et drôle... :/
120 pages, éd. Fawcett Crest (V.O.) - occasion seulement
vendredi 6 avril 2007
lundi 2 avril 2007
(BD) Tu n'en reviendras pas, Charlie Brown
Voici encore une édition très sympathique des Peanuts de Charles M. SCHULZ : il s'agit de "Holt, Rinehart et Winston - Montréal/Toronto". J'en ai acheté plusieurs volumes sur un site d'enchères : c'est assez facile à trouver, et très abordable. Comptez au minimum deux euros, maxi. cinq/six euros pièce, pour plus de cent vingt pages en noir et blanc.
Le premier volume que j'ai choisi, c'est Tu n'en reviendras pas, Charlie Brown. Sur la couverture ci-contre, Lucy pousse une de ces colères autoritaires dont elle s'est fait une spécialité.
Ce volume met essentiellement en scène Lucy et son petit frère Linus. Lucy est violente, autoritaire, capricieuse. Linus est rêveur, spirituel, superstitieux. Deux personnages très attachants. Les strips qui les opposent l'un à l'autre sont souvent désopilants.
Mais ce que j'apprécie surtout ici, c'est le mélange. Bien entendu, il y a des strips qui se suivent par le thème, mais à tourner les pages on note surtout la variété des personnages, des situations, des "mises en cases". Pêle-mêle, évoquons quelques épisodes : Snoopy affronte le Red Baron à bord de son Sopwith durant la guerre 14-18 en France, Charlie Brown se creuse sa grosse tête ronde pour trouver comment faire gagner son équipe de base ball, Peppermint Patty accepte de croire Linus sur parole concernant la Grande Citrouille, Sally Brown a peur du vaccin contre la rougeole, Charlie est nommé à la patrouille de circulation par le directeur de l'école, Linus passe son armée de bonshommes de neige en revue...
Dans un strip de quatre cases tiré au hasard, voici Frida accroupie devant Snoopy, et qui lui dit : « Tu sais à quoi je pense ? » Puis, lui tournant le dos pour partir : « Je pense que tu aurais fait un bon petit chat ! ». Snoppy s'en retourne alors vers sa niche, le museau bas, songeur : « Pas moi... ». Dans la dernière case, allongé sur le toit de sa niche : « Je n'aurais jamais pu manger une souris par un matin brumeux. »
Mystérieux, non ?
120 pages env., éd. Holt Rinehart et Winston 1972 - occasion uniquement
Le premier volume que j'ai choisi, c'est Tu n'en reviendras pas, Charlie Brown. Sur la couverture ci-contre, Lucy pousse une de ces colères autoritaires dont elle s'est fait une spécialité.
Ce volume met essentiellement en scène Lucy et son petit frère Linus. Lucy est violente, autoritaire, capricieuse. Linus est rêveur, spirituel, superstitieux. Deux personnages très attachants. Les strips qui les opposent l'un à l'autre sont souvent désopilants.
Mais ce que j'apprécie surtout ici, c'est le mélange. Bien entendu, il y a des strips qui se suivent par le thème, mais à tourner les pages on note surtout la variété des personnages, des situations, des "mises en cases". Pêle-mêle, évoquons quelques épisodes : Snoopy affronte le Red Baron à bord de son Sopwith durant la guerre 14-18 en France, Charlie Brown se creuse sa grosse tête ronde pour trouver comment faire gagner son équipe de base ball, Peppermint Patty accepte de croire Linus sur parole concernant la Grande Citrouille, Sally Brown a peur du vaccin contre la rougeole, Charlie est nommé à la patrouille de circulation par le directeur de l'école, Linus passe son armée de bonshommes de neige en revue...
Dans un strip de quatre cases tiré au hasard, voici Frida accroupie devant Snoopy, et qui lui dit : « Tu sais à quoi je pense ? » Puis, lui tournant le dos pour partir : « Je pense que tu aurais fait un bon petit chat ! ». Snoppy s'en retourne alors vers sa niche, le museau bas, songeur : « Pas moi... ». Dans la dernière case, allongé sur le toit de sa niche : « Je n'aurais jamais pu manger une souris par un matin brumeux. »
Mystérieux, non ?
120 pages env., éd. Holt Rinehart et Winston 1972 - occasion uniquement
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